Laure Crombé, Caroline le Calvez et Gaële Rouillé-Kielo : CR 1er Apér-EAU de l’Ouest avec Caroline Le Calvez

Laure Crombé, Caroline le Calvez et Gaële Rouillé-Kielo : CR 1er Apér-EAU de l’Ouest avec Caroline Le Calvez

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CR Apér-EAU Caroline le Calvez : « Usages et continuité écologique des cours d’eau en Bretagne« 

Bar le Panama – Rennes – 24 avril 2018

Pour ce premier « Apér-EAU scientifique de l’Ouest », une dizaine de personnes étaient présentes (étudiant•es, chercheur•es, professeur•es, associatifs, etc.).

Présentation
Après nous avoir rappelé la définition et le cadre juridique au sein duquel la notion de continuité écologique se déploie, Caroline le Calvez, qui a soutenu sa thèse en décembre 2017, nous a présenté son travail de recherche commencé en 2012. Elle présente dans cette intervention son travail sur deux bassins versants représentatifs des enjeux de la continuité écologique en Bretagne : celui de l’Aulne dans le Finistère et de la Seiche en Ille-et-Vilaine. Elle s’est principalement intéressée aux oppositions d’usagers et aux conflits nés des projets de restauration de la continuité écologique sur ces rivières. En s’appuyant sur des méthodes qualitatives de recueil et d’analyse (questionnaires, entretiens semi-directifs, documents (dont archives), observation en situation), Caroline s’est efforcée d’identifier les points de friction que pouvaient susciter ces projets et de distinguer les positionnements dominants selon les types d’acteurs/d’usager•es. Cette démarche est alimentée par une réflexion sur les valeurs associées aux cours d’eau étudiés et s’inscrit dans une perspective historique (nourrie par le travail d’archives).
A l’issue de sa thèse, Caroline constate que la mise en œuvre de la continuité écologique en France s’est opérée selon une lecture partielle du concept scientifique et en suivant des modalités perçues comme brutales par les riverains (effacement total des ouvrages hydrauliques). Elle note l’émergence de solutions moins controversées localement mais plus coûteuses, en réponse aux oppositions exprimées (comme celles de passes à poissons ou de bras de contournement). Elle encourage à une prise en compte d’autres enjeux. Des enjeux physiques tout d’abord, avec une réflexion autour des échanges transversaux et verticaux dans les rivières (quand la continuité écologique institutionnelle met l’accent prioritairement sur les échanges longitudinaux en particulier autour de l’enjeu poissons migrateurs). Des enjeux sociaux ensuite, avec une reconnaissance des perceptions des riverains et de la dimension territoriale des usages. Ces derniers peuvent être préservés dans des projets de restauration plus ciblés qui nécessitent une meilleure concertation avec l’ensemble des usagers d’un bassin versant.

 

 

Discussions avec le public
Une première prise de parole du public concerne la création du sujet de thèse, la manière dont il a été pensé. Les discussions avec le public portent ensuite sur la notion de continuité écologique. Une question est posée sur la restauration de la continuité écologique comme étant une sous-catégorie de la restauration écologique des cours d’eau. Ensuite, le rôle de la DCE en 2000 dans l’émergence de cette problématique de la continuité est posé. Il est aussi question dans les discussions de la place du saumon dans les projets étudiés. Cet animal occupe un rôle à la fois symbolique et fantasmé dans certains projets. Cette remarque est également l’occasion de souligner que la question du suivi de l’évolution des cours d’eau après les opérations d’effacement reste encore largement à penser, en particulier en ce qui concerne le suivi des usages, des paysages.La discussion s’achève sur les futures recherches sur ce thème. Caroline souligne son intérêt de poursuivre ses travaux vers d’autres espaces européens comme les Pays-Bas ou la Grande-Bretagne qui mettent également en œuvre des politiques de continuité écologique selon d’autres modalités. Un parallèle est également fait avec les États-Unis, où les questions de restauration et de continuité écologiques sont depuis longtemps présentes et étudiées à travers le Dam Removal. Ces perspectives viennent questionner la place d’acteurs intermédiaires dans le processus politique et exécutif autour de la continuité écologique. L’ambition réglementaire française autour de la continuité écologique constituerait un frein à la saisie de la problématique de la fragmentation des milieux et au portage de projets de restauration de la continuité écologique par des acteurs locaux de type associatif par exemple.

Texte rédigé par Laure Crombé, Caroline le Calvez et Gaële Rouillé-Kielo.

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