Photo-21-Anne Laure Collard

with Aucun commentaire

Auteure : Anne-Laure Collard.
Titre : Marginalisation d’un espace maillé par le réseau de canalisations.
Date et lieu : Communauté du Quinim. État du Ceará, Brésil. Novembre 2010.
Légende : Le foyer de cette femme n’est pas branché au système d’alimentation en eau de la communauté rurale du Quinim. Elle continue de puiser l’eau dans la rivière et de la transporter à dos d’âne. Quelques foyers comme le sien sont exclus du nouvel espace maillé par le réseau de canalisations. Trop précaires, l’Etat annonce qu’ils seront détruits sous peu. Trop éloignés du château d’eau, le débit délivré ne sera pas suffisant. Les branchements illégaux n’existent pas. Ceux marginalisés par le projet ne possèdent pas les ressources nécessaires pour infléchir le tracé des canalisations. L’inscription matérielle du système d’eau reflète donc l’hétérogénéité des communautés rurales. Elle traduit également l’action de ses usagers sur l’objet technique.

Photo-44-Benamour

with Aucun commentaire

PRIX DU PUBLIC.
Auteur : André Benamour.
Titre : Puits pastoral.
Date et lieu : Est de Guidiguir, Région de Zinder, Niger, 2008.
Légende : Le puits pastoral est le plus souvent un ouvrage dédié à l’abreuvement du bétail, réalisé le long des parcours de transhumance, et profond de plusieurs dizaines de mètres. Le puisage, en fonction de la profondeur et des besoins, est effectué à la main ou par traction animale. Les débits peuvent alors être importants, jusqu’à 4-5 m3/heure sur des puits équipés de 5 poulies avec des « délous » de 50 à 80 litres. Il n’est pas rare en pleine saison chaude de voir ces ouvrages fonctionner jour et nuit. Ils sont bien adaptés au milieu pastoral. Sur le plan technique cependant, le problème de l’ensablement des puits reste une préoccupation majeure dans certaines régions du pays. Il n’est toujours pas résolu de manière simple. Pour diverses raisons, l’hydraulique pastorale n’a pas eu toute la part qui aurait dû lui revenir. En particulier parce qu’en zone pastorale les besoins sont difficiles à identifier et à localiser, ils peuvent varier d’une année à l’autre en fonction de la pluviosité et donc de la disponibilité des pâturages. Les critères d’implantation des points d’eau pastoraux sont bien différents de ceux de la zone sédentaire.

Photo-13-AUBRIOT

with Aucun commentaire

Auteure : Olivia Aubriot.
Titre : Une installation rudimentaire ?
Lieu : Népal
Légende : En pleine saison sèche, le reflet éblouissant que permet l’eau extraite du sous-sol contraste avec l’aridité alentour. Ainsi au milieu de champs nus et secs, on prépare une rizière. Pourtant cette eau miraculeuse provient d’une installation de fortune : une pompe à main généralement utilisée comme instrument d’exhaure pour l’eau domestique est accompagnée d’un moteur amovible, lui-même branché sur une rallonge jusqu’à une prise de la maison. Une telle installation n’est d’ailleurs possible que parce que les voisins n’ont pas mis leur parcelle en eau. Un contraste socio-économique est ainsi marqué à travers l’utilisation de l’eau souterraine, individuelle, qui n’est pas accessible à tous pour raison financière. Toutefois on imagine que ce paysan ne fait pas partie des plus avantagés, car le moteur utilisé est petit et reste la seule marque de motorisation : le labour de préparation de la rizière se fait encore ici avec des bœufs alors que des motoculteurs existent dans cette plaine du Népal. Émerge ainsi avec une technique qui paraît rudimentaire, une différenciation socio-économique, sociale (prestige d’avoir accès à l’eau) ainsi que des pratiques individualistes. La régulation collective de l’usage de l’eau souterraine est un des enjeux majeurs, non seulement au Népal mais à travers le monde, de la gestion de cette ressource commune.

Photo-11-AUBRIOT

with Aucun commentaire

Auteure : Olivia Aubriot.
Titre : L’irrigation, une activité masculine ?
Date et lieu : Plaine du Teraï, Népal.
Légende : Dans la plaine du Népal, l’irrigation par eau souterraine est peu développée –contrairement à ce que l’on observe en Inde, voisine – le principal obstacle étant l’énergie pour extraire l’eau. Et de fait, le faible développement du réseau électrique oblige soit à utiliser des pompes fonctionnant au diésel, couteuses à l’usage, soit à n’irriguer qu’à proximité de la maison en tirant une rallonge à travers champs, comme on peut l’observer ici avec le fil qui coure, à gauche sur la photo.  Les installations sont en outre rudimentaires et ne sont pas laissées sur place : il faut donc porter la pompe et ses accessoires à chaque irrigation. Si l’arrosage des cultures est une activité principalement masculine, et l’irrigation une activité considérée comme masculine, on s’aperçoit que le transport du matériel ne l’est pas forcément… comme le montre cette photo, avec la femme apportant la pompe à son mari.

Photo-27-Quarouch

with Aucun commentaire

Auteur : Hassan Quarouch. Titre : Foreurs syriens : « Tant qu’il faut creuser profond pour l’eau, notre titre de séjour est valide ». Date et lieu : Causse du Saïss, Maroc, 2012. Légende : Le système aquifère riche de Saïss est composé d’un aquifère phréatique et d’une nappe captive (le Lias). Son potentiel intéressant pour l’agriculture a été détecté depuis le début du Protectorat dans les années 1920. Selon l’agence de bassin, les nappes souterraines ont considérablement diminué, en particulier depuis les années 1980. En effet, dans le Saïss l’accès au marché des produits à forte valeur ajoutée passe nécessairement par l’accès à l’eau souterraine. La photo présente deux foreurs syriens qui débutent le creusement d’un forage sur le Causse pour un agriculteur souhaitant faire du maraîchage et ayant quitté la plaine pour des raisons de manque d’eau et cherté du foncier. On voit donc le creusement d’un forage sur une zone qui jusqu’alors était pastorale (nous pouvons voir les enclos en pierres sèches derrière la foreuse). Un État tolérant sur l’accès à l’eau pour les agriculteurs, mais aussi sur le secteur qui en dépend : les foreurs n’ont pas les documents qui autorisent le creusement. Au moment du cliché l’agence de bassin affirme qu’elle maitrise les nouveaux forages, et que tous les anciens ouvrages sont en cours de régularisation. Alors que le chantier se trouve à quelques mètres de la route principale sans aucun obstacle de visibilité. D’autre part, bien que le matériel de forage soit déclaré, les foreurs présents disent ne pas avoir de titre de séjour pour le moment. Mais qu’ils ont une autorisation de résidence qui est leur savoir d’accès aux eaux souterraines les plus profondes.  Remerciements au Projet « Groundwater Arena », financement ANR (CEP S 11/09), ainsi qu’au Réseau de compétences en partenariat SIRMA.

Photo-26-Quarouch

with Aucun commentaire

Auteur : Hassan Quarouch Titre : Puisatiers itinérants venant du Souss.
Date et lieu : Plaine du Saïss, Maroc, 2011.
Légende : Ce cliché a été pris pendant l’été de 2011 dans la plaine du Saïss qui se trouve au nord du Maroc, entre les piémonts du Rif et du Moyen Atlas et juste au sud des villes impériales de Fès et de Meknès. Le Saïss est connu pour ses terres fertiles et pour sa disponibilité en eaux souterraines. On y trouve des vergers, des vignobles, des céréales et du maraichage parmi lesquelles pommes de terre et oignons sont l’objet des principales spéculations.  La photo présentée ici montre deux puisatiers, le père et le fils, qui creusent un puits « traditionnel » Bîr beldi. El Bokharé et son équipe viennent de la région du Draa dans le sud du Maroc, ils travaillent ensemble depuis 2004. Après un pic de commande entre 2006 et 2010 faisant suite à une période de sécheresse, les commandes ont commencé à diminuer par le fait d’un enchevêtrement de situations. D’une part technique : nécessité de faire des puits de plus en plus profonds, l’augmentation du temps de recharge des puits, les grandes variations de la capacité d’irrigation et du rendement hydrique du puits, etc. D’autre part par l’arrivée des Syriens qui, avec leurs foreuses proposent des accès aux nappes profondes, jusqu’à 250 mètres dans certaines zones du Saïss. Le déclin des puits est aussi à mettre en relation avec la mutation agraire de la plaine et la libéralisation du foncier qui introduit de nouveaux agriculteurs investisseurs qui veulent sécuriser leur accès à l’eau (forage) et moderniser leur mode de production. Remerciements au Projet « Groundwater Arena », financement ANR (CEP S 11/09), ainsi qu’au Réseau de compétences en partenariat SIRMA.

Photo-57-Richard

with Aucun commentaire

Auteure : Audrey Richard. Titre : Duplicité d’un dispositif de recharge des eaux souterraines.Date et lieu : Kiliyanur, Tamil Nadu, Inde, 2015. Légende : Les dispositifs de recharge des eaux souterraines se multiplient dans l’Etat du Tamil Nadu, avec l’appui de bailleurs de fond internationaux. À Kiliyanur, le dispositif de recharge, financé par un programme de la Banque Mondiale, est situé au cœur d’une retenue d’eau (identifiée par la digue et une prise d’eau à l’arrière plan). Lorsque le dispositif est en eau, comme sur la photo, les forages creusés dans le rock et permettant la recharge sont invisibles. Il se présente comme un puits ouvert. Il est d’ailleurs utilisé comme tel par les riverains qui pour la plupart ne connaissent pas sa vocation initiale. Des échantillons de lessive ou de shampoing flottant à la surface ou laissés sur le sol témoignent sur la photo de son utilisation pour le lavage du linge ou pour la toilette. En 2015, le Panchayat (conseil de village) avait même décidé de l’utiliser comme une ressource complémentaire pour l’alimentation en eau du village. Au final, ce type de dispositif, à vocation de recharge, favorise une augmentation de la consommation en eau souterraine. Ceci s’explique par le fait qu’en Inde, bien que les enjeux de conservation soient majeurs, le développement de l’accès aux ressources reste une priorité justifiée en termes de survie ou de développement. Dans ce contexte, les projets de recharge des eaux souterraines apparaissent comme une solution consensuelle puisqu’ils proposent de pallier aux problèmes de surexploitation autrement qu’en limitant les usages. L’évaluation de l’efficacité et de l’impact de ce type de dispositif reste cependant lacunaire ou confidentielle, tant sur le plan biophysique (quantité et qualité de l’eau de recharge) que socio-économique (droit d’accès et prise en charge des couts de construction et d’entretien).

Photo-75-MOUAD

with Aucun commentaire

Auteur : Bassem Mouad.
Titre : La noria de l’Oronte : un savoir-faire millénaire en péril ?
Date et lieu : Shizar, gouvernorat de Hama, Syrie, mai 2006.
Légende : À une vingtaine de kilomètres de la ville de Hama, dans la vallée de l’Oronte, se trouve Shaizar, une petite ville médiévale. La photo a été prise lors d’un périple en Syrie au printemps 2006. Elle encadre deux norias installées sur chaque rive de l’Oronte. Mises en marche, ces machines élévatrices d’eau illustrent une « continuité temporelle » dont la culture locale et le savoir-faire hydraulique sont assurés. Au premier-plan, la photo nous montre une partie détaillée de l’architecture de la roue extérieure de noria. Il s’agit d’une série d’auges en bois qui se remplissent d’eau lors au contact du courant ; l’eau ensuite déversée dans l’aqueduc (qanat) et dirigée vers les champs à irriguer. Plus à l’aspect technique et artisanal, les détails nous montrent l’état physique « nouveau » de la noria, qui a peu servi, contrairement à celle située en arrière-plan. Cela témoigne du fait que la transmission du savoir-faire hydraulique a été bien assurée entre générations et que l’attachement à la noria dans la vallée de l’Oronte a pu supporter le choc provoqué par la généralisation des motopompes diesel, il y a un demi-siècle. Cependant, l’image satellite en Google Earth (35°16’18.92″N, 36°33’45.28″E), datée le 05 février 2014, révèle que ce site et son patrimoine hydraulique ont été bien endommagés durant l’actuelle guerre régionale en Syrie. Le risque réside en effet dans la continuité de cette guerre dévastatrice qui évoquera une rupture culturelle inestimable.

Photo-9-MOLLE

with Aucun commentaire

Auteur : François Molle. Titre : Pompe et puits dans l’oasis de Marrakech. Date et lieu : Marrakech, à proximité du Tensift, Maroc, 2015. Légende : Cette zone était anciennement irriguée par des sources et des khettaras, puis par les retours des eaux usées de Marrakech. Après canalisation de ces effluents vers la station de traitement, ces paysans ont été obligés de creuser des puits.

Photo-8-MOLLE

with Aucun commentaire

Auteur : François Molle. Titre : Ensemble de pompes individuelles sur un drain principal du delta du Nil. Date et lieu : Partie Nord du delta central, Egypte, 2013. Légende : Les pompes sont positionnées autour d’un bassin de pompage aménagé et réutilisent l’eau d’un drain principal pour l’injecter en bout de canal tertiaire. De vieilles pompes à succion sont actionnées par de vieux moteurs qui sont protégés par des tonneaux métalliques. Les paysans pompent à tour de rôle, ou en groupes de deux, et les apports de ce drain viennent compléter l’eau d’irrigation reçue à l’autre extrémité.

1 2 3 4 5 6 9