L’État sourcier. Eau et politique au Sénégal de Veronica Gomez-Temesio aux Éditions de l’École normale supérieure de Lyon.
RÉSUMÉ
Depuis les années 1980, l’eau est devenue un objet de préoccupation au sein de la communauté internationale. Cette substance vitale a désormais acquis une valeur marchande qui dicte la conditionnalité de l’aide au développement dans les pays du Sud. Le forage hydraulique est au coeur de la réforme de privatisation qui traverse le Sénégal. Pour appréhender cette infrastructure, l’auteure revisite une posture ethnographique popularisée par l’École de Manchester : l’entrée sur le terrain par les conflits. En mettant en lumière les différents dysfonctionnements que connaissent les forages, elle interroge les processus au travers desquels se négocient et se construisent autorité publique et légitimité politique dans le Sénégal contemporain. Cette étude ethnographique minutieuse explore le processus de formation de l’État au carrefour de l’anthropologie politique, de l’anthropologie juridique et de l’anthropologie du développement. Le forage apparaît ici comme un lieu de l’État et pour l’État. À ce dernier, le forage permet de se construire et de se reproduire sur son territoire. Aux sciences sociales, de répondre aux questions suivantes : comment penser l’État ? Comment fonctionne-t-il en Afrique ?
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