Recherches en cours

Fabriquer la ville de demain en ré-inventant le rapport eau-sol : Dynamique et initiatives autour des jardins partagés dans le 20ème arrondissement parisien

Résumé

Financé par l’i-Site Future, le projet de recherche WISE-Cities vise à constituer une communauté de chercheurs relevant du périmètre de l’i-site et de disciplines différentes mais tous concernés par l’inscription de leurs objets de recherche au sein d’un nexus urbain « eau-énergie-sol » (ou WES pour Water-Energy-Soil). Ce projet fait l’hypothèse que ce nexus constitue un enjeu particulièrement structurant dans la fabrique de la ville de demain. Une nouvelle gestion de l’eau impliquant une approche différente de l’utilisation du sol urbain émerge au sein des grandes villes et métropoles, dans une perspective de leur résilience. Celles-ci en effet font face à des difficultés structurelles avec l’imperméabilisation qui provoque des inondations (Arfanuzzaman et Atiq Rahman 2017) et la saturation des stations d’épuration lors des évènements pluvieux ; de manque d’eau lors des évènements de sècheresse (Marengo et Alves 2015) et de pics de chaleur pendant la période estivale (Wang et al. 2019). Ces problèmes environnementaux structurels ont également une dimension sociale, puisque les personnes qui en souffrent davantage sont généralement les plus vulnérables (Danowski ; Castro, 2014). C’est pourquoi au cours des dernières années, l’occupation, l’usage et l’artificialisation des sols est au centre du débat citoyen et politique sur la fabrique de la ville. Un nombre croissant de projets voient le jour avec l’objectif de combiner différents usages au sein d’un même espace urbain, par exemple concilier la gestion des eaux urbaines, et plus particulièrement la gestion des eaux pluviales, avec l’agriculture sur les toits urbains, les noues végétalisées, les jardins de pluie, la construction de bassins de rétention (Davis et al. 2009), la création d’espaces verts publics et de jardins partagés, et la récupération et utilisation de l’eau de pluie (Mucig 2013). Ces initiatives vont de pair avec les demandes citoyennes et les mobilisations environnementales de réappropriation et transformation des espaces publics dans les villes en leur conférant des aspects culturels, éducatifs et sociaux. La transformation du sol en un espace urbain multifonctionnel se situe alors à deux niveaux : technique (interrelation eau-énergie-sol) et socioculturel. Cette multifonctionnalité constitue un véritable défi à plusieurs titres : pour une communauté de recherche où les différentes disciplines scientifiques sont largement cloisonnées entre elles (hydrologie, thermique, écologie fonctionnelle, sciences sociales?) ; pour le monde professionnel qui souffre souvent de cloisonnement des services techniques (architecture, assainissement, espaces verts, énergie) ; et, enfin, pour la création de passerelle entre la recherche et le monde opérationnel, qui entretiennent un dialogue encore balbutiant. Le projet WISE Cities se fixe comme objectif d’appréhender le périmètre de ce nexus « eau-énergie-sol » et de saisir les logiques sous-jacentes à sa constitution, d’étudier ses impacts sur le fonctionnement de la ville d’aujourd’hui et d’analyser sa capacité à contribuer à l’avènement de la ville durable de demain, en se focalisant en priorité sur le Grand Paris.

Chargé de recherche : « Cesser de faire pipi dans l’eau potable ? Une approche socio-technique de l’innovation en matière d’assainissement décentralisé ».

Résumé

Ce projet prend place dans le cadre d’une action de démonstration portée par le Leesu au sein du projet E3S (Éco-quartier innovant plus « Sobre » plus « Smart » et plus « Secure ») pour accompagner la construction du Écoquartier « LaVallée » situé sur la commune de Chatenay-Malabry (92). Le projet a été mis en œuvre conjointement par le groupe EIFFAGE et les établissements partenaires de l’I-SITE FUTURE signataires de la convention cadre liant les parties depuis mai 2018.

Au sein de l’atelier 3 du projet E3S, consacré à la gestion de l’eau, l’action portée par le Leesu, dans le Programme de recherche et action OCAPI (Optimisation des cycles Carbone, Azote et Phosphore en ville), l’objectif est de mener à bien le suivi d’un démonstrateur d’un nouveau rapport à l’eau et aux nutriments dans le bâtiment, combinant dispositif de récupération de l’eau de pluie et de collecte séparée des urines via des urinoirs. Les enjeux de la démonstration se situent au niveau de leur intégration dans l’exploitation et l’utilisation du bâtiment. Via une démarche d’enquête permettant d’effectuer une analyse sociotechnique de l’innovation considérée, il s’agit de comprendre comment les différents acteurs concernés peuvent intégrer cette nouvelle approche de l’eau et des nutriments dans leurs pratiques.

Doctorat : Gestion des ressources en eau dans les territoires ruraux: acteurs, tensions et hiérarchies

Résumé

Dans les années 1990, l’état de São Paulo (Brésil) a adopté le modèle de gestion des ressources hydriques sous l’influence du modèle de gestion français constitué autour des Comités de Bassins Hydrographiques. Ces Comités sont formés par des représentants de l’Etat, des villes et de la société civile. Cette structure se propose d’être un modèle de gestion démocratique et participative pour optimiser l’utilisation de l’eau dans les villes, les industries et pour l’agriculture. Toutefois cette vision participative conserve, en fait, des positions de classes et une hiérarchisation des savoirs au sein même des instances de délibérations. Ceci est observable dans le processus d’élaboration des normes de facturation en ce qui concerne l’utilisation de l’eau dans l’agriculture. En effet, ce processus, qui est en train d’être formulé, limitera l’accès et taxera l’usage de l’eau sans instituer un ample débat avec les paysans, qui traditionnellement ont un libre accès à la ressource en eau. Tout ce processus met en évidence la hiérarchisation des savoirs car la formulation des règles et normes est en train de se faire sans prendre en considération les savoirs et les usages traditionnels des paysans. En fait, elle est en train de se fonder sur des avis techniques. Ma recherche porte sur cette relation entre savoirs traditionnels et savoirs techniques. Elle vise à comprendre les tensions et les hiérarchies dans les relations sociales en prenant comme point de départ les formes de savoirs des petits paysans ignorés dans les Comités de Bassins. Ma question de recherche est la suivante : comment les agriculteurs perçoivent-ils les normes qui viennent du Comité et quelles stratégies élaborent-ils pour contourner ces règles ?  Pour observer en détail ces éléments,  j’ai réalisé un travail de terrain dans le plus grand « assentamento »  (ferme d’État) de la réforme agraire qui compte environ 600 familles dans l’état de São Paulo. Au sein de ce territoire les petits paysans mobilisent des éléments culturels et traditionnels pour la production agricole, en marge des systèmes d’agrobusiness. Contrairement aux fermes privées, les « assentamentos » ont été traversées il y a trente ans par des luttes sociales et politiques pour la terre.

Mots clés

Brésil ; conflit-socio-environnementaux ; gestion de l’eau ; ruralité et environnement.

 

Directeur de thèse

Rodrigo Constante Martins (Université Fédéral de São Carlos – Brésil)

Directeur de stage

Jean-Paul Billaud (Ladyss)

Groupes de recherche

2012 – actuel

Groupe de recherche Ruralidades, Ambiente e Sociedade (RURAS/ Université Fédérale de São Carlos)

Depuis 2010

Centre de Recherche et Études Agraires et environnementales (CPEAA/ Université de l’Etat de São Paulo Júlio de Mesquita Filho)

Projets de recherches collectifs

Depuis 2013

Agriculture, politique et environnement: étude sur la gouvernance de leau dans le contexte de la ruralité

Financement : Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico

Groupe de Recherche Ruralités, Environnement et Société (RURAS/ UFSCar)

Depuis 2010

Territorialité en tension: mouvements sociaux, agroalimentaires et politiques de réforme agraire au Brésil de 1985 à 2010

Financement: Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico

Centre de Recherche et Études Agraires et environnementales (CPEAA/ UNESP)

Publications scientifiques

ARBAROTTI, A. E.; MARTINS, R. C. Les litiges et hiérarchies dans la construction de la question environnementale dans l’établissement de la réforme agraire. In: XII Congrès Luso-Afro- Brasileiro/1º Congresso da Associação Internacional de Ciências Sociais e Humanas, Lisboa, 2015.

ARBAROTTI, A. E. Configurations contemporaines des établissements de la réforme agraire: l’émergence de nouvelles générations et la construction de nouveaux projets de vie. In: 38º Encontro Anual da ANPOCS, Caxambu – MG, 2014.

Formation

Mars 2012 – mars 2014

Master en Sociologie

Programme Post-graduation en Sociologie – Université Fédérale de São Carlos

Thèse de Master : Les rencontres et les contretemps dans un établissement de la réforme agraire : étude sociologique sur générations et identité.

Directeur: Rodrigo Constante Martins

Financement: Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo (FAPESP)

Fév 2008 – Déc 2011

Licence en Sciences Sociales

Université de l’Etat de São Paulo Júlio de Mesquita Filho

Titre du mémoire : Expériences et mémoires de la lutte pour la terre : la quête pour l’autonomie et la liberté. Une étude de cas dans l’Établissement Reunidas, Promissão-SP.

Directeur: José Geraldo A. B. Poker.

Financement: Programa de Educação Tutorial Ministério da Educação e Cultura (MEC) / Secretária de Ensino Superior (SESu)

Fév 2002 – Déc 2004

Licence en Philosophie

Centre d’études de l’Archidiocèse de Ribeirão Preto

Titre du mémoire : L’influence marxiste dans la construction du Nouvel homme pour une Nouvelle Société chez Ernesto Che Guevara

Directeur: Marcio Smiguel Pimenta

  • Discipline Sociologie
  • Statut Chargé de recherche
  • Institution École des Ponts ParisTech
  • Contact arbarotti@gmail.com