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Auteure : Selin Le Visage. Titre : Les coopératives d’irrigation de Kemalpasa : une gestion collective de l’eau souterraine. Date et lieu : District de Kemalpaşa, Turquie, 2016. Légende : Sur cette photo, on voit un forage de la coopérative d’irrigation d’Armutlu, associé à un hydrocyclone – dispositif de force centrifuge séparant les débris les plus gros de l’eau – et à des filtres à disques, pour éviter que le matériel de goutte-à-goutte des irrigants ne se bouche. Si l’eau souterraine est souvent perçue comme une ressource privative par les irrigants, la petite hydraulique de Kemalpaşa repose aussi sur une utilisation intensive des eaux souterraines, mais présente la particularité d’une coordination autour de forages collectifs. Ceux-ci sont gérés par des coopératives d’irrigation à l’échelle des villages, très indépendantes dans leur gestion, avec des modalités de fonctionnement variées (cotisations, durée des mandats, prix de l’eau) révélant une diversité de stratégies économiques et sociales. Existant dans le cadre institutionnel turc depuis plusieurs décennies, elles sont devenues essentielles pour la distribution de l’eau souterraine et la régulation de son accès à Kemalpaşa, d’autant plus qu’elles ont renforcé le tissu rural local en permettant à un plus grand nombre d’agriculteurs d’en profiter, leur évitant d’investir individuellement dans des forages. Plus ou moins performantes, celles qui ont réussi sont celles qui se sont adaptées dans le temps aux particularités de chaque village. Au-delà d’une simple recherche de performance, la coopérative apparaît comme une entité dynamique sur le territoire rural, capable de négocier avec les représentants de l’État, localement mais aussi dans un contexte métropolitain à Izmir et dans la capitale Ankara. Sur la photo, on lit d’ailleurs la fin de « DSI », direction des services hydrauliques de l’État qui a réalisé ce forage : il lui est plus facile de suivre quelques forages collectifs, plutôt qu’une myriade de forages individuels, déclarés ou non, et éparpillés dans le paysage agricole.

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Auteure : Raïssa Ladeira. Titre : Pompes à motricité humaine : instruments solides. Date et lieu : Dimbokro, Côte d’Ivoire, 2016. Légende : Que ce soit pour une pompe à main ou une pompe à pied installée dans les villages de la Côte d’Ivoire du département de Dimbokro, l’énergie est fournie par un être humain. Du fait de profondeurs souvent supérieures à 7 mètres, la majorité des pompes à motricité humaine (PMH) en forage sont des pompes de refoulement. Un mécanisme d’aspiration est disposé au fond du forage. Les PMH sont un instrument technique très adapté au milieu rural villageois grâce à leur simplicité mécanique et à leur solidité. Toutefois, elles introduisent des changements techniques qui impactent les modes de gestion de l’eau et les rapports sociaux puisqu’elles connaissent de nombreuses pannes. Or, les frais de remplacement des pièces hors d’usage comme le recours à un mécanicien, impliquent un paiement par les villageois. D’une façon générale, l’usure des pièces constitue la principale cause de panne des PMH. Dans les villages visités lors d’un terrain de recherche, dans le cadre d’un projet de réhabilitation de PMH, le nombre insuffisant de pompe entraîne la surexploitation de celles en bon état. Ainsi, les pièces sont plus rapidement usées, ce qui entraîne des pannes courantes. En outre, pour les femmes des villages qui n’étaient pas habituées à cotiser pour l’utilisation des leurs points d’eau traditionnels, des pannes trop fréquentes et des coûts de maintenances trop élevés deviennent dissuasifs. « La durée de vie d’une pompe dépend de son utilisation. Si dans un village, il y a une seule pompe pour un grand nombre d’habitants, c’est clair que cette pompe ne vivra pas longtemps. Quand elle est trop sollicitée, avec l’usure, elle tombe en panne. » (Koné Ninga-Théodore, Habitat for Humanity).

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Auteure : Gwenaëlle Janty. Titre : Mesure d’une part d’eau par un aiguadier du Ksar Zenaga. Date et lieu : Oasis de Figuig, Maroc, 2010. Légende : Lorsque les irrigants utilisent le bassin, toutes leurs parts d’eau sont stockées et mises en commun dans celui-ci. Il faut alors partager cette eau, mais cette fois non plus en unités de temps, mais en unités de volume. Cette conversion est rendue nécessaire, car le débit en sortie d’un bassin ne peut être le même que le débit de la source et le temps de la distribution d’une part d’eau n’est plus de 45 minutes. L’unité de volume appelée tighirte correspond au volume d’eau accumulé dans le bassin pendant 45 minutes, c’est-à-dire à une part d’eau (une kharrouba). L’unité tighirte n’est pas une unité de volume fixe, mais une unité établie pour chaque bassin selon le volume de ce dernier et évoluant en fonction du débit de la source.  Les volumes ne sont pas mesurés directement, mais via les variations de hauteur d’eau dans le bassin. Les Figuiguis effectuent ces mesures en utilisant une perche qu’ils plongent dans le bassin, la partie humidifiée permet de mesurer la hauteur de l’eau accumulée par l’ensemble des parts. Afin de déterminer la hauteur d’eau correspondant à une part, ils divisent la hauteur d’eau ainsi mesurée par le nombre de parts stockées dans le bassin. La hauteur obtenue par ce calcul est marquée sur une réglette en bois ou mémorisée en nombre de doigts qui serviront d’étalon. L’étalon représente ainsi la baisse de niveau d’eau dans un bassin lors de la délivrance d’une part d’eau. En cas de diminution du débit de la source et donc du volume d’eau stockée dans le bassin, il faut recalculer la dimension de l’unité de distribution reportée sur l’étalon à partir d’une nouvelle hauteur d’eau disponible. Comme pour la mesure en unité de temps, la pénurie ou l’abondance en eau y est partagé par tous, l’objectif est de partager le risque plutôt que de le minimiser.

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Auteure : Marie-Anne Germaine. Titre : Une pompe à nez pour abreuver le bétail sans dégrader la rivière. Date et lieu : Vallée de l’Airou, Manche, France, Octobre 2006. Légende : Cette photographie a été prise en octobre 2006 dans la vallée de l’Airou (affluent de la Sienne) située dans le département de la Manche en Normandie. La rivière s’écoule au sein d’un paysage de bocage marqué par l’élevage bovin. Sur la rive droite du cours d’eau, on distingue (en jaune) une pompe à nez (ou pompe de prairie) installée en bordure de la parcelle agricole ainsi que deux clôtures installées le long des berges afin d’éviter que les bovins accèdent à la rivière. La pompe à nez est un dispositif visant à empêcher la divagation du bétail dans le lit du cours d’eau tout en maintenant un accès à un point d’abreuvement pour l’exploitant agricole. Il s’agit de protéger les berges et le lit du cours d’eau du piétinement qui provoque un envasement, dégrade la qualité physico-chimique et bactériologique de l’eau via les déjections des animaux (risques sanitaires pour les troupeaux et les autres usages de l’eau) et érodent les berges. La pompe à nez est une alternative à l’aménagement d’abreuvoirs. Les clôtures (fil électrique ici) complètent le dispositif en dissuadant les animaux d’accéder à la rivière.  Les vaches actionnent la pompe qui est reliée au cours d’eau. Adapté pour 15 à 20 animaux, ce dispositif est économe pour l’éleveur qui n’a plus besoin de venir remplir la zone d’abreuvement et s’affranchit du réseau. 

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Auteure : Klervi Fustec. Titre : La mise en place d’un service public de distribution d’eau potable : choix techniques et modifications des relations à l’eau.
Date et lieu : Fakarava, Archipel de Tuamotu, Polynésie française, juillet 2015.
Légende : Il est courant de lire qu’un fort pourcentage de Polynésiens n’a pas accès à l’eau potable. En Polynésie française, la situation concernant l’eau se caractérise par une grande hétérogénéité de situations notamment entre les îles hautes et les îles basses. Cette photographie, prise en juillet 2015, montre des citernes en plastique servant à récupérer l’eau de pluie à l’école et à la mairie de Fakarava dans l’archipel des Tuamotu. La commune souhaite favoriser la récupération d’eau de pluie à partir des toitures des bâtiments publics. Dans les atolls, les ressources en eau proviennent traditionnellement des précipitations et des lentilles d’eau douce. Le Code Général des Collectivités Locales prévoit que les communes doivent assurer le service de distribution d’eau potable et d’assainissement d’ici 2024. La mise en œuvre de cette obligation légale bouleverse les relations à l’eau et nécessite la réalisation de choix technologiques, fruits des relations de pouvoir entre les acteurs municipaux, les habitants, les acteurs privés, le Syndicat pour la Promotion des Communes de Polynésie Française, l’État et le pays notamment. À partir de 2003, un programme de financement tripartite entre l’État, le pays et les particuliers a pourtant permis d’atteindre un taux d’équipement des foyers en citernes individuelles de récupération d’eau pluviale très élevé aux Tuamotu. La mise en place d’un service public de distribution d’eau potable et d’assainissement est indissociable de choix concernant les techniques de production, de traitement ou de distribution de l’eau. Ainsi, le choix de la collecte des eaux de pluie ou du dessalement n’est pas neutre, il est le résultat de relations de pouvoir, qu’il permet de reproduire ou de transformer.

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Auteur : Kévin De La Croix. Titre : Ah si mon puits parlait ! Date et lieu : Saint-Michel sur-Orge, département de l’Essonne, France, février 2016. Légende : La commune de Saint-Michel-sur-Orge située dans l’Essonne a été choisie comme terrain exploratoire à une étude d’identification du patrimoine hydraulique privé, constitué principalement de puits, de ses usages et de ses représentations par leurs propriétaires. Il existe peu de documents d’archives recensant ce type d‘ouvrage, en particulier dans les documents d’archives et dans les plans cadastraux du fait qu’ils n’ont jamais été soumis à une aucune taxe. Réglementairement en France et depuis 2009, les particuliers sont dans l’obligation de déclarer leurs puits lorsqu’ils alimentent une consommation domestique égale ou inférieure à 1000 m3 annuels. Ce recensement présente un double enjeu : environnemental, en cas de contamination de la ressource, mais aussi sanitaire afin de contrôler la qualité de l’eau en cas de consommation humaine. Ouvert, fermé, condamné ou enterré sous l’extension d’une maison, l’entretien, l’usage et le savoir autour de ce patrimoine hydraulique semble progressivement disparaître. Un résident de la commune, à droite sur la photo, présente l’aménagement qu’il a effectué autour d’un ancien puits situé dans son jardin : un système de pompe électrique a été installé à la place de l’installation manuelle d’origine, dont l’objectif était d’alimenter une fontaine et une réserve d’eau devant s’écouler dans un jardin de style japonisant à droite de la photo. Si cette installation n’a jamais fonctionné du fait de problèmes techniques, le puits demeure une installation patrimoniale importante, entretenue et mise en valeur par des décorations familiales en rouge sur la photo. Il est aussi une source de danger pour les enfants, la réserve d’eau est protégée par la palette en bois tenue par une main bienveillante. Pour le propriétaire parler de son puits c’est aussi évoquer sa connaissance sur les réseaux d’eau souterrains qui parcourent la commune comme le figure l’autre main tendue vers le point le plus haut du terrain.

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Auteur : André Benamour. Titre : Utilisation collective sur un puits moderne au Niger.
Date et lieu : Hamdallaye, Est de Niamey, Niger, 2001.
Légende : Les puits modernes sont des ouvrages dont les parois sont revêtues et tenues par un cuvelage monolithique en béton armé ; leur grand diamètre (1,80 mètre) permet un puisage collectif. Un système de captage fait de buses perforées pénétrant assez profondément dans l’aquifère permet d’exploiter la nappe dans de bonnes conditions. Les puits ainsi réalisés présentent de meilleures garanties que les puits traditionnels, tant sur le plan de la solidité et de la longévité que sur celui du débit. Lorsque le débit des puits est suffisant, les heures d’affluence se situent, dans la journée, le matin entre 6 heures et 8h30, et, en fin d’après-midi, entre 16 heures at 18h30. Le transport de l’eau s’effectue dans des récipients variés (canaris, calebasses, seaux métalliques, bassines) qui ont des contenances allant de 15 à 30 litres. Les canaris et les seaux métalliques sont les plus répandus. Les temps de transport sont directement fonction de la distance aller-retour du puits au lieu de stockage et du nombre de seaux transportés par jour et par famille. Lorsque les puits sont relativement proches des habitations (100 à 300 mètres) les femmes consacrent au seul transport de l’eau, 1 à 2 heures par jour. Au-delà de 2 kilomètres aller-retour, le transport devient alors une contrainte particulièrement pénible qui influence fortement la consommation domestique. Celle-ci, suivant les conditions, se situe entre 10 et 20 litres par jour et par personne. Chaque famille et quelquefois chaque femme à l’intérieur d’une même famille possède son matériel de puisage (cordes et puisettes). Le puits est encore au Niger l’ouvrage le plus répandu et toujours porteur d’une charge affective importante, en partie liée à la crainte de la panne brutale des moyens d’exhaure mécaniques.

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PRIX DU JURY.
Auteure : Olivia Aubriot. Titre : Savoirs sur l’eau cachée. Lieu : Inde. Légende : Les moments de réparation des pompes submersibles sont des périodes privilégiées pour les spécialistes de forages et les propriétaires de pompe pour connaître exactement la profondeur de l’eau et son évolution.  En effet, les pompes sont placées dans un tube fermé, et il n’y a pas moyen de connaître la profondeur exacte de l’eau (à part de remonter plus ou moins la pompe, de voir si elle fonctionne et d’estimer la profondeur). Au moment de réparer la pompe, les différents tubes constituant le tuyau par lequel l’eau est extraite, sont observés et la terre boueuse indique le niveau de l‘eau. Les propriétaires qui ont les moyens financiers installent un forage plus profond que le niveau de l’eau du moment l’exige, anticipant ainsi la baisse de la nappe. La profondeur d’un forage est souvent connue des voisins, surtout si elle est importante car elle donne alors du prestige à son propriétaire. Elle n’est toutefois pas la mesure la plus importante à connaître pour comprendre le fonctionnement de l’irrigation par eau souterraine : le niveau des pompes sont davantage une information sur le niveau de la profondeur de l‘eau.

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Auteur : Patrick Rosique. Titre : L’autre extrémité des chemins de l’eau. Date et lieu : Montpellier, France, 2010. Légende : Les économies d’eau obtenues par l’irrigation en goutte à goutte de surface peuvent être encore améliorées par l’irrigation en goutte à goutte enterré (GGE) sous certaines conditions. Depuis 2008 l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea, Montpellier) étudie le goutte-à-goutte enterré en partenariat avec les industriels et les acteurs principaux en grandes cultures, notamment l’arboriculture.

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Auteur : François Molle. Titre : Groupe de pompes individuelles dans le delta du Nil. Date et lieu : Egypte, 2013. Légende : Cet ensemble d’une quarantaine de pompes individuelles (‘pump sump’ en anglais) est organisé autour du bassin de pompage d’une ancienne station de pompage collective construite à la période nassérienne dont il ne reste que ce bassin en briques. Il est situé sur le canal Bosees, canal secondaire du Canal Meet Yazid, à l’extrémité nord du delta central. Chaque pompe permet de relever l’eau du canal d’irrigation sur à peu près 2 mètres et de la diriger vers l’un des cinq canaux tertiaires qui rayonnent à partir de ce bassin et permettent d’irriguer une centaine d’hectares.

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