Professeur agrégé à l’Université Paris Nanterre, Edouard de BELIZAL présentera ses travaux sur l’eau et les volcans entre risque et ressource, à partir du cas du volcan Merapi (Java, Indonésie).
Pour introduire l’apér-eau, Lina BEN DRIS, nouvelle membre du Rés-EAUx et étudiante en Master de géographie, présentera également son travail de terrain sur les dynamiques de la ressource en eau sur le volcan du Rinjani à Lombok (Indonésie).
Résumé de l’intervention d’Edouard de Belizal :
Les versants des volcans indonésiens, véritables châteaux d’eau aux sols fertiles, sont des espaces attractifs où se fixe une population rurale pratiquant une agriculture diversifiée, de la riziculture irriguée à l’élevage bovin. Le volcan Merapi, au centre de l’île de Java (Indonésie), compte ainsi plus d’un million d’habitants et de très fortes densités de population. Ressource essentielle, l’eau est cependant également le vecteur d’aléas fréquents et dangereux : les fortes précipitations de mousson font de l’eau un puissant agent d’érosion capable de redistribuer les dépôts d’une éruption volcanique et de remodeler les reliefs en l’espace de quelques années. Au Merapi, l’ensemble des flancs ouest et sud ont connu plusieurs centaines de ces épisodes de coulées de débris volcaniques appelés « lahars » depuis l’éruption de 2010. Les précipitations constituent ainsi un élément décisif du déclenchement de ces aléas, qui représentent un risque majeur pour les nombreuses populations qui habitent le volcan. L’approche géographique de l’eau au Merapi révèle ainsi des contrastes marqués entre des versants protégés (nord et est) et des versants exposés aux lahars (ouest et sud), où les stratégies d’adaptation des populations traduisent le rôle ambivalent de l’eau sur ces espaces volcaniques.
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Docteure en géographie rattachée à l’université de Rennes II, Caroline LE CALVEZ présentera ses travaux dans une intervention intitulée: « Usages et continuité écologique des cours d’eau en Bretagne. Remous autour de la gestion des rivières ».
Résumé de l’intervention:
Depuis quelques années, des projets de restauration de la continuité écologique des cours d’eau se sont développés en Bretagne. Leur objectif est de permettre aux poissons de circuler dans le cours d’eau et de retrouver des rivières moins contraintes par les aménagements humains. Dans ce cadre, de nombreux barrages et seuils sont désormais perçus comme des obstacles. Des opérations de réaménagement, d’abaissement, voire d’effacement ont lieu pour retrouver une continuité. Certaines voix s’élèvent contre ce qui est perçu comme une injonction publique à détruire des ouvrages structurants qui font partie du cadre de vie local. Des conflits ont émergé autour de certaines rivières. Ils interrogent tant sur la prépondérance de la dimension écologique de la restauration que sur le devenir des usages de l’eau, sur les attachements des individus et des groupes qui fréquentent et habitent les vallées.
Ces thématiques ont fait l’objet d’une analyse géographique sur laquelle nous nous proposons de revenir durant ce temps d’échanges. Il s’agira notamment de discuter sans visée partisane les effets sociaux et spatiaux de cette mesure environnementale sur les espaces de vallées.
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