Adresse professionnelle

UMI Iglobes, Marshall Building, Room 549
845 N Park Avenue, Tucson, Arizona 85721

Rattachement institutionnel
Professeur en Géographie à l’université Paris Nanterre ;
International Research Lab iGlobes (https://www.cnrs-univ-arizona.net).

Principales activités
En délégation CNRS au sein de l’IRL Iglobes.

Mots clés
Gestion de l’eau, Afrique du Sud, Kenya, Soudan, Arizona.

Recherche en cours : projet CNRS-UMI iglobes

« Territoires sentinelles », « tipping points » et gestion de l’eau : Percevoir, comprendre et gérer les changements environnementaux en Arizona

Le nouveau programme de recherche présenté pour l’année 2020-2021 s’inscrit dans la continuité de mes précédents travaux menés en Arizona, mais avec un élargissement des problématiques étudiées.

Ce projet s’inscrit en effet dans le prolongement du travail réalisé sur les « territoires sentinelles », après la publication dans la revue Métropolitique d’un article sur les aspects théoriques de ce concept et les travaux menés sur le terrain du Pima County. L’année universitaire 2020-2021 marquera la poursuite de ces investigations avec l’ouverture de nouveaux terrains près de Tucson, notamment autour de la rivière Santa Cruz.

Ce projet marque également un élargissement du champ de recherche, à partir des discussions que j’ai pu avoir après mon arrivée à Tucson, notamment lors d’entretiens menés auprès de responsables de la gestion de l’eau en Arizona comme T. Cook, directeur du Central Arizona Project. Cette ouverture se traduit par un changement d’échelle avec comme objet la gestion de l’ensemble du bassin du Colorado, et plus particulièrement le Lake Mead (situé à la frontière de l’Arizona et du Nevada) comme sentinelle des changements environnementaux du bassin. C’est également un développement de la problématique étudiée, puisque ce n’est plus seulement la perception et la compréhension des problèmes environnementaux qui seront en jeu, mais aussi l’étude de leur gestion, notamment à travers l’analyse du Drought Contingency Plan du bassin du Colorado et des new management guidelines du CAP.

Comme pour le projet proposé pour ma première année de délégation, ce programme de recherche s’inscrit dans le cadre des travaux de l’UMI iGLOBES (notamment l’Observatoire Hommes-Milieux PIMA County) et les réflexions menées au sein du Udall Center, du Water Resources Research Center et du College of Law de l’Université d’Arizona autour de la question des « points de bascule » (tipping points). L’hypothèse que nous allons tester est que dans le sud de l’Arizona la question des « points de bascule » n’est plus seulement un concept scientifique, mais aussi une donnée prise en compte par les gestionnaires. Et que c’est à partir de « territoires sentinelles », comme le « snow pack » du haut bassin, que l’on passe de la compréhension des tipping points à leur prise en charge dans les politiques publiques environnementales.

Recherches antérieures

2013-2016 : ANR TERR-EAU (2013-2016), direction pour le volet Kenya et « terrains croisés ».

Ce projet vise à identifier les capacités d’adaptation des acteurs impliqués dans la production alimentaire déployant des stratégies à un niveau intermédiaire mais faisant face à des changements globaux. Ce projet étudie sept régions aux développements économiques très différents en Espagne, en Ouganda, en Cisjordanie, au Liban, au Kenya, au Népal et en France. Dans le cadre de ce projet, j’ai pu profiter de l’expérience que j’avais acquise entre 2008 et 2012 dans la direction de l’ANR franco-allemande WAMAKHAIR.

2010-2015 : Projet IUF « Hydropolitique et hydrosystèmes : Echelles et frontières dans la gestion de l’eau en Afrique. »

Le but de ce projet de recherche est de voir, en utilisant les notions géographiques d’échelle et de frontière, comment il est possible de construire une gestion réellement intégrée des ressources en eau en Afrique, incluant hydrosystèmes et hydropolitiques. Ce projet a été mené autour de trois axes thématiques « les territoires de l’hydropolitique », « naturalisation de la politique, politisation de la nature », « Reconsidérer la nature politique de l’eau en Afrique » et trois terrains : l’Afrique australe, le Kenya, et le Soudan.

2008-2012 : ANR Franco-Allemande WAMAKHAIR (WAter MAnagement in KHArtoum International Research project), direction pour la partie française.

Ce projet a réuni les universités de Bayreuth (Allemagne), de Fribourg (Suisse) et d’Ahfad (Khartoum, Soudan). Le choix de Khartoum, qui a été proposé en premier lieu par les partenaires allemands, se justifiait à la fois par le fait que c’était un terrain très peu connu sur lequel peu de choses avaient été écrites, que la recherche française y disposait d’un point d’appui avec le CEDEJ, alors dirigé par B. Casciarri, et qu’il permettait de développer les thématiques de recherches par les différentes équipes qui y participait. Il s’agit d’un programme pluri-discplinaire (Géographie, Anthropologie, Sociologie), qui a donné lieu à de nombreuses publications en anglais, français et allemand, et qui a permis le bon déroulement de cinq thèses.

Publications et communications principales

BOURBLANC M. et BLANCHON D. (2019) : « Political ecologies of water in South Africa: A literature review”, Wires Water, 2019, DOI: 10.1002/wat2.1371

Cet article théorique a deux objectifs. D’une part faire une synthèse bibliographique la plus complète possible sur l’approche political ecology sur l’eau en Afrique du Sud. Et d’autre part analyser les principaux débats en cours sur les questions de l’eau. Cette analyse a montré l’importance de la Critical Political Ecology dans la recherche urbaine, et le caractère engagé de recherches sur les inégalités d’accès à l’eau. Alors que dans les zones plus rurales, l’accent est beaucoup plus mis sur les relations homme-environnement, dans une perspective plus classique.

BLANCHON D. et CASCIARRI B. (2019) : L’accès à l’eau en Afrique : vulnérabilités, exclusions, résiliences et nouvelles solidarités, Presses de l’Université de Nanterre.

Ce livre est issu de la conférence du même nom qui s’est tenue à Nanterre en 2016.  Il représente également l’aboutissement de mon projet IUF qui portait sur « Hydropolitiques et Hydrosystèmes du Cap à Khartoum ».

Les 12 chapitres de ce livre, regroupés autour de trois thèmes (compétitions, conflits et coopérations autour de l’accès et des usages de l’eau ; échelles et modalités de la gestion de l’eau ; justices et injustices) montrent l’émergence de nouvelles conditions diversifiées d’accès à la ressource, qui reposent sur des formes de solidarités anciennes ou émergentes, et qui intègrent les configurations hydro-sociales locales. L’objectif de cet ouvrage est d’explorer, à partir de situations concrètes fondées sur des données empiriques récentes, ces formes nouvelles d’organisation, et de voir dans quelle mesure elles pourraient apporter des solutions alternatives aux nombreux problèmes actuels liées à l’accès inégal à l’eau en Afrique.

BLANCHON D. (2019) : Geopolitique de l’eau, Editions Le Cavalier Bleu, Paris.

L’objectif de cet ouvrage est de remettre en cause certaines idées reçues trop souvent véhiculées, comme le lien direct entre pénurie et conflits. Pour cela, les deux premiers chapitres s’intéressent à ce qu’est une ressource en eau – ou plus exactement ce que sont les ressources en eau – et leur imbrication dans l’économie et la fabrique sociale à travers la notion de nexus. Les troisième et quatrième chapitres présentent les principaux outils forgés par les scientifiques pour décrire les conflits liés à l’eau, notamment la notion de puissance hydro-hégémonique, de complexe hydropolitique et de sécurité hydrique. Le cinquième chapitre expose l’importance de l’eau dans les stratégies des grandes puissances, Chine et États-Unis notamment. Enfin, les chapitres suivants, à l’aide de ces outils, proposent un décryptage des conflits en cours dans les zones les plus exposées, au Proche et Moyen Orient, dans le bassin du Nil et en Afrique australe.

BLANCHON D. (2017) : Atlas Mondial de l’Eau, Editions Autrement, Paris, 97 pages.

Il s’agit de la troisième édition de l’Atlas Mondial de l’eau, après celles de 2009 et 2013. Comme pour la précédente édition, il ne s’agit pas d’une simple mise à jour des chiffres, mais d’une refonte des textes. De nouvelles cartes ont été intégrées ainsi que de nouveaux thèmes, comme les inégalités de genre liées à l’eau. A noter que les précédentes versions ont été traduites en anglais.

BLANCHON D. (2016« Radical political ecology et water studies : quels apports pour la géographie de l’environnement en France ? » in Manifeste pour une géographie environnementale : Géographie, écologie, politique, Chartier D. et Rodary E. (dirs.), Presses de Sciences Po, Paris, 2016.

Depuis maintenant plus d’une quinzaine d’années s’est développée dans le monde académique anglophone une branche de la political ecology qui étudie particulièrement la question de l’eau: la radical political ecology constituée au Royaume-Uni autour d’ E. Swyngedouw et de ses élèves comme M. Kaïka, mais aussi en Amérique du Nord avec des auteurs comme J. Linton.

Le but de ce chapitre est dans un premier temps de faire un panorama des concepts utilisés par ce courant encore peu connu en France et de revenir sur quelques filiations théoriques. Nous étudions particulièrement les tensions épistémologiques qui traversent ce courant, entre d’une part l’influence de l’éco-marxisme de D. Harvey ou de N. Castree et d’autre part l’utilisation par ces auteurs de la « Théorie Acteur Réseaux » tirée de la lecture des œuvres de B. Latour.

Dans un deuxième temps sont exposées quelques thèmes utilisés par ces auteurs, que ce soit des concepts marxistes réactualisés, comme le « métabolisme » chez M. Gandy, ou des notions nouvelles comme le concept de « cycle hydrosocial » étudié par J. Budds ou encore le terme d’ « hydrolectics » développé par J. Linton.

Enfin, la troisième partie de ce chapitre s’attache à faire le lien entre les travaux relevant de la radical political ecology et ceux de géographes français, pour voir quels sont les rapprochements possibles entre les deux traditions épistémologiques et ce que la « radical political ecology » peut apporter dans les recherches portant sur les questions de l’eau.

ROUILLE G., BLANCHON D., CALAS B., TEMPLE-BOYER E. (2015) : “Environnement, écologisation du politique et territorialisation : nouvelles politiques de l’eau (GIRE, PSE) et processus de territorialisations”, l’Espace Géographique, 2015, vol. 2, p. 131-146.

Un système de paiement pour services environnementaux (PSE) a été mis en place depuis 2010 dans la région du lac Naivasha au Kenya, haut lieu de la culture de roses à destination des pays européens. Il s’agit, pour les gros consommateurs d’eau du bord du lac, de donner une incitation financière aux petits agriculteurs de l’amont à adopter de « bonnes pratiques » agricoles, dans le sens de pratiques respectueuses de l’environnement. Dans cet article, au-delà d’une analyse critique au prisme de la political ecology des PSE, nous souhaitons examiner comment ce système met en relation des territoires que tout oppose, et comment il s’insère dans la redéfinition territoriale des politiques de l’eau au Kenya. 

BOURBLANC M., BLANCHON D. (2015) : « The challenges of rescaling South African water resource management: Catchment Management Agencies and Interbasin Transfers”, Journal of HydrologyVolume 519, Part C27 November 2014Pages 2381-2391.

The implementation of Catchment Management Agencies (CMAs) was supposed to be the cornerstone of the rescaling process of the South African water reform policy. Yet, less than 10 years after the adoption of the National Water Act, the process was suspended for 4 years and by 2012 only two CMAs had been established. Combining approaches in geography and political science, this paper investigates the reasons for the delays in CMAs’ implementation in South Africa. It shows that the construction of interbasin transfers (IBTs) since the 1950s by the apartheid regime and nowadays the power struggles between CMAs and the Department of Water Affairs (DWA) are two of the main obstacles to the creation of CMAs planned by the 1998 National Water Act (NWA). Finally, the paper advocates taking the “hydrosocial cycle” as an analytical framework for designing new institutional arrangements that will include both rectifying the legacy of the past (the specific role of DWA) and acknowledging legitimate local interests.

BLANCHON D.  (2009) : L’espace Hydraulique sud-africain : le partage des eaux, Paris : Éditions Karthala, 2009. 294 p.

Cet ouvrage est tiré de ma thèse soutenue en 2003. Le sous-titre « le partage des eaux » reflète le double objectif du livre. Le premier est de voir comment les non-Blancs, Africains et Métis, ont été progressivement exclus du partage de la ressource, pendant la période coloniale et l’apartheid. Le second rappelle la façon dont les lignes de partage des eaux ont été franchies à maintes reprises par un réseau complexe de transferts d’eau inter basins qui rend aujourd’hui si difficile la mise en place des Agence de Bassin.

La première partie de cet ouvrage s’attache à étudier l’origine du partage des eaux en Afrique du Sud et les processus d’appropriation des ressources depuis les premières phases de la conquête coloniale. Il s’agit de comprendre comment l’Orange et le Vaal ont été explorés, appréhendés, mis en valeur et enfin détournés au profit de la minorité blanche. La deuxième partie opère un changement d’échelle et étudie les configurations hydrauliques locales, à partir d’un angle particulier -les impacts environnementaux- et d’un fil directeur : la notion de synergie d’impact. Le dernier volet de notre réflexion s’intéresse enfin aux modes de gestion actuels de tels cours d’eau, alors que l’Afrique du Sud a connu il y a quinze ans un bouleversement politique majeur avec l’arrivée au pouvoir de l’ANC de Nelson Mandela.

Un compte rendu de cet ouvrage par J. Bethemont est disponible sur le site suivant :
http://geocarrefour.revues.org/index7371.html

Curriculum vitæ
Version française : David_Blanchon_CV2019
English version : cv_english_blanchon_2019

  • Discipline Géographie
  • Statut Professeur
  • Institution International Research Lab iGlobes
  • Contact dblanchon[at]gmail.com