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Auteure : Elsa Parrot. Titre : Condamnés à un poison vital : l’impasse des Bangladais. Date et lieu : Barisal, région des Sundarbans, Bangladesh, avril 2015. Légende : Le Bangladesh a l’avantage et l’inconvénient d’être situé sur un immense delta, celui du Gange et du Brahmapoutre, faisant de ses terres un milieu riche et fertile mais sans cesse menacées par les crues, les cyclones, la montée de la mer et la menace de l’appauvrissement en eau douce par les barrages amont en Inde. Avant 1979, afin de disposer d’eau potable pendant la saison sèche, chaque village entretenait plusieurs lacs faisant office de réservoirs (remplis pendant la mousson), clôturés et gardés jour et nuit. Suite à une série de catastrophes naturelles et d’épidémies de choléra, des millions de puits furent creusés avec l’aide d’ONG internationales pour pallier à la pénurie en eau potable. Seulement, les nappes du Bangladesh sont naturellement contaminées en arsenic qui est stocké dans les cent premiers mètres des sols, résultant d’apports détritiques du plateau himalayen. Mais le forage de puits a le vent en poupe : on leur assure à tort une profondeur de pompage de 300 mètres, dans une eau saine, alors que les pistons, situés au niveau de la pompe, ne permettent que la remontée de l’eau entre 8 et 10 mètres, les zones les plus contaminées. La population semble être dans une impasse : elle refuse de revenir au système des lacs, bien trop contraignant et instable, mais continue de s’empoisonner avec l’arsenic, à l’origine de l’explosion du taux de cancer. Des ONG travaillent sur des techniques de filtration pour tenter de faire face à cette crise.