Photo-27-Quarouch

with Aucun commentaire

Auteur : Hassan Quarouch. Titre : Foreurs syriens : « Tant qu’il faut creuser profond pour l’eau, notre titre de séjour est valide ». Date et lieu : Causse du Saïss, Maroc, 2012. Légende : Le système aquifère riche de Saïss est composé d’un aquifère phréatique et d’une nappe captive (le Lias). Son potentiel intéressant pour l’agriculture a été détecté depuis le début du Protectorat dans les années 1920. Selon l’agence de bassin, les nappes souterraines ont considérablement diminué, en particulier depuis les années 1980. En effet, dans le Saïss l’accès au marché des produits à forte valeur ajoutée passe nécessairement par l’accès à l’eau souterraine. La photo présente deux foreurs syriens qui débutent le creusement d’un forage sur le Causse pour un agriculteur souhaitant faire du maraîchage et ayant quitté la plaine pour des raisons de manque d’eau et cherté du foncier. On voit donc le creusement d’un forage sur une zone qui jusqu’alors était pastorale (nous pouvons voir les enclos en pierres sèches derrière la foreuse). Un État tolérant sur l’accès à l’eau pour les agriculteurs, mais aussi sur le secteur qui en dépend : les foreurs n’ont pas les documents qui autorisent le creusement. Au moment du cliché l’agence de bassin affirme qu’elle maitrise les nouveaux forages, et que tous les anciens ouvrages sont en cours de régularisation. Alors que le chantier se trouve à quelques mètres de la route principale sans aucun obstacle de visibilité. D’autre part, bien que le matériel de forage soit déclaré, les foreurs présents disent ne pas avoir de titre de séjour pour le moment. Mais qu’ils ont une autorisation de résidence qui est leur savoir d’accès aux eaux souterraines les plus profondes.  Remerciements au Projet « Groundwater Arena », financement ANR (CEP S 11/09), ainsi qu’au Réseau de compétences en partenariat SIRMA.

Photo-26-Quarouch

with Aucun commentaire

Auteur : Hassan Quarouch Titre : Puisatiers itinérants venant du Souss.
Date et lieu : Plaine du Saïss, Maroc, 2011.
Légende : Ce cliché a été pris pendant l’été de 2011 dans la plaine du Saïss qui se trouve au nord du Maroc, entre les piémonts du Rif et du Moyen Atlas et juste au sud des villes impériales de Fès et de Meknès. Le Saïss est connu pour ses terres fertiles et pour sa disponibilité en eaux souterraines. On y trouve des vergers, des vignobles, des céréales et du maraichage parmi lesquelles pommes de terre et oignons sont l’objet des principales spéculations.  La photo présentée ici montre deux puisatiers, le père et le fils, qui creusent un puits « traditionnel » Bîr beldi. El Bokharé et son équipe viennent de la région du Draa dans le sud du Maroc, ils travaillent ensemble depuis 2004. Après un pic de commande entre 2006 et 2010 faisant suite à une période de sécheresse, les commandes ont commencé à diminuer par le fait d’un enchevêtrement de situations. D’une part technique : nécessité de faire des puits de plus en plus profonds, l’augmentation du temps de recharge des puits, les grandes variations de la capacité d’irrigation et du rendement hydrique du puits, etc. D’autre part par l’arrivée des Syriens qui, avec leurs foreuses proposent des accès aux nappes profondes, jusqu’à 250 mètres dans certaines zones du Saïss. Le déclin des puits est aussi à mettre en relation avec la mutation agraire de la plaine et la libéralisation du foncier qui introduit de nouveaux agriculteurs investisseurs qui veulent sécuriser leur accès à l’eau (forage) et moderniser leur mode de production. Remerciements au Projet « Groundwater Arena », financement ANR (CEP S 11/09), ainsi qu’au Réseau de compétences en partenariat SIRMA.

Photo-57-Richard

with Aucun commentaire

Auteure : Audrey Richard. Titre : Duplicité d’un dispositif de recharge des eaux souterraines.Date et lieu : Kiliyanur, Tamil Nadu, Inde, 2015. Légende : Les dispositifs de recharge des eaux souterraines se multiplient dans l’Etat du Tamil Nadu, avec l’appui de bailleurs de fond internationaux. À Kiliyanur, le dispositif de recharge, financé par un programme de la Banque Mondiale, est situé au cœur d’une retenue d’eau (identifiée par la digue et une prise d’eau à l’arrière plan). Lorsque le dispositif est en eau, comme sur la photo, les forages creusés dans le rock et permettant la recharge sont invisibles. Il se présente comme un puits ouvert. Il est d’ailleurs utilisé comme tel par les riverains qui pour la plupart ne connaissent pas sa vocation initiale. Des échantillons de lessive ou de shampoing flottant à la surface ou laissés sur le sol témoignent sur la photo de son utilisation pour le lavage du linge ou pour la toilette. En 2015, le Panchayat (conseil de village) avait même décidé de l’utiliser comme une ressource complémentaire pour l’alimentation en eau du village. Au final, ce type de dispositif, à vocation de recharge, favorise une augmentation de la consommation en eau souterraine. Ceci s’explique par le fait qu’en Inde, bien que les enjeux de conservation soient majeurs, le développement de l’accès aux ressources reste une priorité justifiée en termes de survie ou de développement. Dans ce contexte, les projets de recharge des eaux souterraines apparaissent comme une solution consensuelle puisqu’ils proposent de pallier aux problèmes de surexploitation autrement qu’en limitant les usages. L’évaluation de l’efficacité et de l’impact de ce type de dispositif reste cependant lacunaire ou confidentielle, tant sur le plan biophysique (quantité et qualité de l’eau de recharge) que socio-économique (droit d’accès et prise en charge des couts de construction et d’entretien).

Photo-75-MOUAD

with Aucun commentaire

Auteur : Bassem Mouad.
Titre : La noria de l’Oronte : un savoir-faire millénaire en péril ?
Date et lieu : Shizar, gouvernorat de Hama, Syrie, mai 2006.
Légende : À une vingtaine de kilomètres de la ville de Hama, dans la vallée de l’Oronte, se trouve Shaizar, une petite ville médiévale. La photo a été prise lors d’un périple en Syrie au printemps 2006. Elle encadre deux norias installées sur chaque rive de l’Oronte. Mises en marche, ces machines élévatrices d’eau illustrent une « continuité temporelle » dont la culture locale et le savoir-faire hydraulique sont assurés. Au premier-plan, la photo nous montre une partie détaillée de l’architecture de la roue extérieure de noria. Il s’agit d’une série d’auges en bois qui se remplissent d’eau lors au contact du courant ; l’eau ensuite déversée dans l’aqueduc (qanat) et dirigée vers les champs à irriguer. Plus à l’aspect technique et artisanal, les détails nous montrent l’état physique « nouveau » de la noria, qui a peu servi, contrairement à celle située en arrière-plan. Cela témoigne du fait que la transmission du savoir-faire hydraulique a été bien assurée entre générations et que l’attachement à la noria dans la vallée de l’Oronte a pu supporter le choc provoqué par la généralisation des motopompes diesel, il y a un demi-siècle. Cependant, l’image satellite en Google Earth (35°16’18.92″N, 36°33’45.28″E), datée le 05 février 2014, révèle que ce site et son patrimoine hydraulique ont été bien endommagés durant l’actuelle guerre régionale en Syrie. Le risque réside en effet dans la continuité de cette guerre dévastatrice qui évoquera une rupture culturelle inestimable.

Photo-9-MOLLE

with Aucun commentaire

Auteur : François Molle. Titre : Pompe et puits dans l’oasis de Marrakech. Date et lieu : Marrakech, à proximité du Tensift, Maroc, 2015. Légende : Cette zone était anciennement irriguée par des sources et des khettaras, puis par les retours des eaux usées de Marrakech. Après canalisation de ces effluents vers la station de traitement, ces paysans ont été obligés de creuser des puits.

Photo-8-MOLLE

with Aucun commentaire

Auteur : François Molle. Titre : Ensemble de pompes individuelles sur un drain principal du delta du Nil. Date et lieu : Partie Nord du delta central, Egypte, 2013. Légende : Les pompes sont positionnées autour d’un bassin de pompage aménagé et réutilisent l’eau d’un drain principal pour l’injecter en bout de canal tertiaire. De vieilles pompes à succion sont actionnées par de vieux moteurs qui sont protégés par des tonneaux métalliques. Les paysans pompent à tour de rôle, ou en groupes de deux, et les apports de ce drain viennent compléter l’eau d’irrigation reçue à l’autre extrémité.

Photo-84-LE VISAGE

with Aucun commentaire

Auteure : Selin Le Visage. Titre : Les coopératives d’irrigation de Kemalpasa : une gestion collective de l’eau souterraine. Date et lieu : District de Kemalpaşa, Turquie, 2016. Légende : Sur cette photo, on voit un forage de la coopérative d’irrigation d’Armutlu, associé à un hydrocyclone – dispositif de force centrifuge séparant les débris les plus gros de l’eau – et à des filtres à disques, pour éviter que le matériel de goutte-à-goutte des irrigants ne se bouche. Si l’eau souterraine est souvent perçue comme une ressource privative par les irrigants, la petite hydraulique de Kemalpaşa repose aussi sur une utilisation intensive des eaux souterraines, mais présente la particularité d’une coordination autour de forages collectifs. Ceux-ci sont gérés par des coopératives d’irrigation à l’échelle des villages, très indépendantes dans leur gestion, avec des modalités de fonctionnement variées (cotisations, durée des mandats, prix de l’eau) révélant une diversité de stratégies économiques et sociales. Existant dans le cadre institutionnel turc depuis plusieurs décennies, elles sont devenues essentielles pour la distribution de l’eau souterraine et la régulation de son accès à Kemalpaşa, d’autant plus qu’elles ont renforcé le tissu rural local en permettant à un plus grand nombre d’agriculteurs d’en profiter, leur évitant d’investir individuellement dans des forages. Plus ou moins performantes, celles qui ont réussi sont celles qui se sont adaptées dans le temps aux particularités de chaque village. Au-delà d’une simple recherche de performance, la coopérative apparaît comme une entité dynamique sur le territoire rural, capable de négocier avec les représentants de l’État, localement mais aussi dans un contexte métropolitain à Izmir et dans la capitale Ankara. Sur la photo, on lit d’ailleurs la fin de « DSI », direction des services hydrauliques de l’État qui a réalisé ce forage : il lui est plus facile de suivre quelques forages collectifs, plutôt qu’une myriade de forages individuels, déclarés ou non, et éparpillés dans le paysage agricole.

Photo-33-Ladeira

with Aucun commentaire

Auteure : Raïssa Ladeira. Titre : Pompes à motricité humaine : instruments solides. Date et lieu : Dimbokro, Côte d’Ivoire, 2016. Légende : Que ce soit pour une pompe à main ou une pompe à pied installée dans les villages de la Côte d’Ivoire du département de Dimbokro, l’énergie est fournie par un être humain. Du fait de profondeurs souvent supérieures à 7 mètres, la majorité des pompes à motricité humaine (PMH) en forage sont des pompes de refoulement. Un mécanisme d’aspiration est disposé au fond du forage. Les PMH sont un instrument technique très adapté au milieu rural villageois grâce à leur simplicité mécanique et à leur solidité. Toutefois, elles introduisent des changements techniques qui impactent les modes de gestion de l’eau et les rapports sociaux puisqu’elles connaissent de nombreuses pannes. Or, les frais de remplacement des pièces hors d’usage comme le recours à un mécanicien, impliquent un paiement par les villageois. D’une façon générale, l’usure des pièces constitue la principale cause de panne des PMH. Dans les villages visités lors d’un terrain de recherche, dans le cadre d’un projet de réhabilitation de PMH, le nombre insuffisant de pompe entraîne la surexploitation de celles en bon état. Ainsi, les pièces sont plus rapidement usées, ce qui entraîne des pannes courantes. En outre, pour les femmes des villages qui n’étaient pas habituées à cotiser pour l’utilisation des leurs points d’eau traditionnels, des pannes trop fréquentes et des coûts de maintenances trop élevés deviennent dissuasifs. « La durée de vie d’une pompe dépend de son utilisation. Si dans un village, il y a une seule pompe pour un grand nombre d’habitants, c’est clair que cette pompe ne vivra pas longtemps. Quand elle est trop sollicitée, avec l’usure, elle tombe en panne. » (Koné Ninga-Théodore, Habitat for Humanity).

Photo-68-Janty

with Aucun commentaire

Auteure : Gwenaëlle Janty. Titre : Mesure d’une part d’eau par un aiguadier du Ksar Zenaga. Date et lieu : Oasis de Figuig, Maroc, 2010. Légende : Lorsque les irrigants utilisent le bassin, toutes leurs parts d’eau sont stockées et mises en commun dans celui-ci. Il faut alors partager cette eau, mais cette fois non plus en unités de temps, mais en unités de volume. Cette conversion est rendue nécessaire, car le débit en sortie d’un bassin ne peut être le même que le débit de la source et le temps de la distribution d’une part d’eau n’est plus de 45 minutes. L’unité de volume appelée tighirte correspond au volume d’eau accumulé dans le bassin pendant 45 minutes, c’est-à-dire à une part d’eau (une kharrouba). L’unité tighirte n’est pas une unité de volume fixe, mais une unité établie pour chaque bassin selon le volume de ce dernier et évoluant en fonction du débit de la source.  Les volumes ne sont pas mesurés directement, mais via les variations de hauteur d’eau dans le bassin. Les Figuiguis effectuent ces mesures en utilisant une perche qu’ils plongent dans le bassin, la partie humidifiée permet de mesurer la hauteur de l’eau accumulée par l’ensemble des parts. Afin de déterminer la hauteur d’eau correspondant à une part, ils divisent la hauteur d’eau ainsi mesurée par le nombre de parts stockées dans le bassin. La hauteur obtenue par ce calcul est marquée sur une réglette en bois ou mémorisée en nombre de doigts qui serviront d’étalon. L’étalon représente ainsi la baisse de niveau d’eau dans un bassin lors de la délivrance d’une part d’eau. En cas de diminution du débit de la source et donc du volume d’eau stockée dans le bassin, il faut recalculer la dimension de l’unité de distribution reportée sur l’étalon à partir d’une nouvelle hauteur d’eau disponible. Comme pour la mesure en unité de temps, la pénurie ou l’abondance en eau y est partagé par tous, l’objectif est de partager le risque plutôt que de le minimiser.

Photo-63-Germaine

with Aucun commentaire

Auteure : Marie-Anne Germaine. Titre : Une pompe à nez pour abreuver le bétail sans dégrader la rivière. Date et lieu : Vallée de l’Airou, Manche, France, Octobre 2006. Légende : Cette photographie a été prise en octobre 2006 dans la vallée de l’Airou (affluent de la Sienne) située dans le département de la Manche en Normandie. La rivière s’écoule au sein d’un paysage de bocage marqué par l’élevage bovin. Sur la rive droite du cours d’eau, on distingue (en jaune) une pompe à nez (ou pompe de prairie) installée en bordure de la parcelle agricole ainsi que deux clôtures installées le long des berges afin d’éviter que les bovins accèdent à la rivière. La pompe à nez est un dispositif visant à empêcher la divagation du bétail dans le lit du cours d’eau tout en maintenant un accès à un point d’abreuvement pour l’exploitant agricole. Il s’agit de protéger les berges et le lit du cours d’eau du piétinement qui provoque un envasement, dégrade la qualité physico-chimique et bactériologique de l’eau via les déjections des animaux (risques sanitaires pour les troupeaux et les autres usages de l’eau) et érodent les berges. La pompe à nez est une alternative à l’aménagement d’abreuvoirs. Les clôtures (fil électrique ici) complètent le dispositif en dissuadant les animaux d’accéder à la rivière.  Les vaches actionnent la pompe qui est reliée au cours d’eau. Adapté pour 15 à 20 animaux, ce dispositif est économe pour l’éleveur qui n’a plus besoin de venir remplir la zone d’abreuvement et s’affranchit du réseau. 

1 4 5 6 7 8 9 10 27