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Auteur : Kévin De La Croix. Titre : Tu as vu mon eau ? Date et lieu : Village de Souba, Mali, mars 2007. Légende : Un drain en ciment est installé dans un périmètre maraicher et arboricole dans le village de Suba situé à 45 kilomètres en aval de Ségou en rive gauche. Cette installation ingénieuse mais de construction très coûteuse, achemine l’eau du fleuve Niger tirée par une motopompe. L’eau circulant par ce canal central est ensuite déversée dans des canaux perpendiculaires secondaires creusés à même la terre à l’aide de daba (houes). Ce réseau permet de distribuer l’eau sur l’ensemble du terrain et d’assurer une irrigation mieux maitrisée qu’en arrosage direct à partir de la motopompe, évitant ainsi la détérioration des plants et des sols. Ces jardins maraîchers, autrefois cultivés pour un complément de revenus, sont devenus de plus en plus rentables, notamment grâce à l’utilisation de motopompes. En effet, la possibilité de cultiver durant toute la période de basses-eaux permet d’assurer des ventes continues sur les marchés locaux de produits en quantité plus importante et de meilleure qualité à moindre prix. De plus, le gain de temps obtenu par une irrigation motorisée permet de réduire la main d’œuvre et de diminuer ainsi les frais de culture des propriétaires, et, pour certains exploitants, de s’engager dans une seconde activité rémunérée. Les enfants, fils du propriétaire de ce champ et travailleurs agricoles à temps plein, sont fiers de cette installation qui leur évite des tâches d’irrigation plus pénibles. Alors on décide de poser fièrement face à ce drain, et de l’assumer tel un trophée.

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Auteure : Émilie Crémin. Titre : Un grand périmètre irrigué confronté aux changements d’usages de l’eau. Date et lieu : Ho Chi Minh, Vietnam, 2016. Légende : “Oh qui tolérerait que l’eau polluée et malodorante dérive dans le village”. Cette phrase est inscrite sur le tableau placé par les autorités sur l’écluse d’un canal d’irrigation venant du lac de rétention de Dầu Tiếng au sud du Vietnam. Et pourtant, nous pouvons constater que le canal est aujourd’hui encombré de détritus. Une végétation colmate aussi l’écluse, ce qui montre que l’eau n’y a pas circulé depuis plusieurs mois. Ce canal vise initialement à irriguer les terres de la province Tay Ninh à l’Ouest de Ho Chi Minh dans le bassin Đồng Nai – Sài Gòn (sud du Vietnam). Il fait partie d’un grand ensemble hydraulique articulé autour du grand réservoir de Dầu Tiếng. Construit au début des années 1980, celui-ci a été initialement conçu pour irriguer 5 provinces mitoyennes et alimenter en eau Hô Chi Minh-Ville, la mégapole du Sud. D’importants financements ont été mobilisés pour aménager ce système hydraulique. En 2003, le ministère vietnamien de l’Agriculture et du développement rural (MARD), l’Agence française de Développement (AFD) et la Banque asiatique de développement (BAsD) se sont engagés à financer le projet Phước Hòa. Les deux canaux principaux de Tân Biên et Đức Hòa, acheminant l’eau d’irrigation jusqu’aux périmètres associés, respectivement dans les provinces de Tây Ninh (6 408 hectares) et de Long An (10 180 hectares), sont en service depuis 2011. En janvier 2017, l’eau ne circule pas dans les canaux et s’évapore alors que nous sommes en pleine saison sèche. On peut donc constater que la pression de la demande en eau a changé d’usages dominants depuis le début du projet. La demande destinée aux usages domestiques de la capitale régionale dépasse ceux des besoins en irrigation des cultures. Des choix de culture comme celle de l’hévéa ou du manioc qui par ailleurs ne demandent pas beaucoup d’eau supplémentaire par rapport aux apports de la pluie ou des puits. Les canaux négligés tombent en désuétude et les détritus finissent par s’accumuler jetés par des habitants qui ne voient peut-être plus leur avenir dans les villages.

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Auteure : Olivia Aubriot. Titre : La quête incessante de l’eau. Date et lieu : Tamil Nadu, Inde du Sud. Légende : En zone rocheuse où les puits sont des puits ouverts de grande dimension (10 à 15 mètres de diamètre), puiser plus profond pour avoir davantage d’eau se traduit par le surcreusement de ces infrastructures : les amas de terre, tels des terrils, qui encombrent une partie du champ en sont la marque dans le paysage et traduisent l’ampleur du phénomène, ici au Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde. Le transport d’un tuyau, pieds nus, sur un sol brûlé par le soleil, s’inscrit dans le même processus de quête incessante de l’eau. Tous veulent l’eau, et on observe une course au surcreusement ou à l’installation de ‘side bore’ (forages horizontaux dans le puits) afin d’augmenter la surface de captation de l’eau. Mais à multiplier les puits et les pompages, la nappe s’assèche plus vite et tous se retrouvent rapidement sans eau, sauf ceux qui ont les moyens de faire un forage très profond. Les inégalités d’accès à l’eau sont ainsi accrues.

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Auteur : André Benamour. Titre : Jeunes femmes sur un puits traditionnel au Niger. Date et lieu : Kida Bazagaïsé, Est de Niamey, Niger, 2000. Légende : Le Niger est un des plus vastes pays sahéliens (1.267.000 km²). Avec un climat à longue saison sèche – 9 mois – les eaux de surface y sont saisonnières et leur écoulement temporaire. Le seul écoulement permanent est celui du fleuve Niger à l’extrême ouest du pays. Cet immense territoire est dans sa presque totalité situé en zone sédimentaire, et, de ce fait, les eaux souterraines constituent la seule ressource permanente en eau douce, pour les besoins domestiques ou l’approvisionnement en eau des grandes villes. Les puits traditionnels sont encore très nombreux au Niger, on les compte par milliers. Ils sont réalisés à la seule initiative des populations. Ils ne comportent ni cuvelage, ni captage, ou alors ceux-ci sont très sommaires (branchages). La hauteur d’eau y est généralement faible 1 mètre à 1,50 rnètre maximum. Ils peuvent cependant être très profonds dans les zones sédimentaires, 70 à 100 mètres. Ils se détériorent en général assez vite et ils exigent d’être curés ou reconstruits tous les deux ou trois ans. Le puisage y est pratiqué à l’aide d’une corde et d’un récipient manœuvrés à bout de bras, chaque utilisateur travaillant pour son propre compte avec son propre matériel. Les cordes et les puisettes sont fabriquées localement, les récipients de diverses contenances, 5 à 10 litres, sont des calebasses, des emballages métalliques récupérés, des chutes de chambre à air ou des poches de cuir (délous). Tous ces instruments appartiennent aux usagers et sont amovibles. Sur cette image des troncs d’arbre servent de supports et leur usure par les cordes chargées de sable témoigne de l’usage intensif du point d’eau. L’absence de margelle et le mode de puisage font que la pollution y est souvent importante.

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