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Auteure : Klervi Fustec. Titre : La mise en place d’un service public de distribution d’eau potable : choix techniques et modifications des relations à l’eau.
Date et lieu : Fakarava, Archipel de Tuamotu, Polynésie française, juillet 2015.
Légende : Il est courant de lire qu’un fort pourcentage de Polynésiens n’a pas accès à l’eau potable. En Polynésie française, la situation concernant l’eau se caractérise par une grande hétérogénéité de situations notamment entre les îles hautes et les îles basses. Cette photographie, prise en juillet 2015, montre des citernes en plastique servant à récupérer l’eau de pluie à l’école et à la mairie de Fakarava dans l’archipel des Tuamotu. La commune souhaite favoriser la récupération d’eau de pluie à partir des toitures des bâtiments publics. Dans les atolls, les ressources en eau proviennent traditionnellement des précipitations et des lentilles d’eau douce. Le Code Général des Collectivités Locales prévoit que les communes doivent assurer le service de distribution d’eau potable et d’assainissement d’ici 2024. La mise en œuvre de cette obligation légale bouleverse les relations à l’eau et nécessite la réalisation de choix technologiques, fruits des relations de pouvoir entre les acteurs municipaux, les habitants, les acteurs privés, le Syndicat pour la Promotion des Communes de Polynésie Française, l’État et le pays notamment. À partir de 2003, un programme de financement tripartite entre l’État, le pays et les particuliers a pourtant permis d’atteindre un taux d’équipement des foyers en citernes individuelles de récupération d’eau pluviale très élevé aux Tuamotu. La mise en place d’un service public de distribution d’eau potable et d’assainissement est indissociable de choix concernant les techniques de production, de traitement ou de distribution de l’eau. Ainsi, le choix de la collecte des eaux de pluie ou du dessalement n’est pas neutre, il est le résultat de relations de pouvoir, qu’il permet de reproduire ou de transformer.