Nous avons le plaisir de vous annoncer la soutenance de thèse de Selin Le Visage intitulée
« « 1000 gölet en 1000 jours » : dynamiques hydro-territoriales et invention du consensus autour de petits barrages collinaires à Izmir, Turquie. ».
Cette soutenance se déroulera le 16 décembre 2020 à 14h en visioconférence. Si vous souhaitez la suivre à distance, veuillez envoyer un email à l’adresse : s.levisage@gmail.com
Jury :
David Blanchon (directeur), Professeur, Université Paris Nanterre
Anne Honegger (rapporteure), Directrice de recherche, CNRS
Zeynep Kadirbeyoğlu (examinatrice), Maîtresse de conférence (Assoc. Prof.), Université du Bosphore (Boğaziçi üniv.)
Marcel Kuper (directeur), Directeur de recherche, CIRAD
Élise Massicard (examinatrice), Directrice de recherche, CNRS
François Molle (rapporteur), Directeur de recherche, IRD
Résumé de la thèse :
En 2012, l’État turc a lancé le programme « 1000 réservoirs en 1000 jours » pour développer l’irrigation à travers le pays. Cette thèse suit la trajectoire de ces objets (les gölet) pour étudier dans la région d’Izmir les dynamiques sociales, techniques et politiques de l’irrigation. Elle montre d’abord comment la dissémination de petits aménagements à l’échelle nationale matérialise le pouvoir étatique jusque dans les espaces ruraux, et comment l’administration hydraulique turque perpétue sa mission et renforce sa légitimité à travers ce programme. L’appropriation des gölet est ensuite étudiée dans deux villages où les agriculteurs utilisent déjà les eaux souterraines pour irriguer, collectivement à Bağyurdu et individuellement à Emiralem. À partir des adaptations techniques apportées aux systèmes irrigués, elle montre leurs manières de capter les ressources en fonction de l’histoire locale de l’irrigation. Enfin, les négociations et transactions entre les ingénieurs de l’administration et les irrigants sur les conditions de gestion de nouveaux gölet sont analysées dans dix localités. Cette « politique du quotidien » montre comment des dynamiques politiques locales et supralocales façonnent les arrangements sociaux autour de l’eau.
La thèse s’intéresse ainsi aux (re)configurations hydro-territoriales à l’œuvre à l’arrivée de nouvelles infrastructures, résultats temporaires de processus polycentriques et tensionnels entre différentes logiques de développement. Elle tisse des liens entre la political ecology et une géographie sociale et politique de l’environnement, entre le façonnage des territoires de l’eau et celui des relations État-société et contribue au débat sur la place du rural dans la géographie actuelle de l’État turc.
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