Une soirée animée autour du film « Gabès Labess », qui a réveillé des sentiments militants chez chacun d’entre nous. Le film documentaire de Habib Ayeb, qui dénonce les effets néfastes du groupe chimique implanté dans les années 1970 dans la région de Gabès en Tunisie, à partir de témoignages de plusieurs habitants -agriculteurs ou militants- a suscité un débat nourri par les interventions et réactions des personnes présentes.

Plusieurs commentaires ont souligné l’importance des relations et rapports de force nord / sud, entre la Tunisie et certains pays occidentaux, mais aussi au sein du pays, avec en particulier la question du choix du lieu d’implantation du complexe chimique. Comme dans d’autres films de l’auteur*, l’enjeu est celui des choix de développement et d’investissements fait par les gouvernements, entre croissance économique, préservation de l’environnement et bien-être social.

Par ailleurs, une discussion s’est engagée sur la sélection des personnes interrogées dans le film, au moment du tournage et du montage. Quelques-uns parmi le public ont regretté l’absence de représentation de certains acteurs, comme les médecins ou les nouveaux investisseurs agricoles, que le réalisateur a expliqué par des choix scientifiques et politiques, et par les possibilités données par le terrain.

Enfin, la façon dont le film est tourné donne l’impression d’être sur le terrain avec le réalisateur et de partager sa recherche. Ce documentaire engagé restitue ainsi les travaux en cours de l’auteur sur cette région et donne à voir une partie du travail du chercheur sur son terrain.

* En particulier, voir « Sur les bords du Nil, l’eau en partage« , O. Archambeau et H. Ayeb, 2002 ; et « Mirages verts » H. Ayeb et N. Kamel, 2011.

Par Mathilde Fautras

Pour citer cet article : Mathilde Fautras, « Retour sur apér-EAU : projection de Gabès Labess », Rés-EAU P10 / Water Network P10, publié le 14 janvier 2014, http://reseaux.parisnanterre.fr/retour-sur-aper-eau-projection-de-gabes-labess/