Le Rés-EAUx a le plaisir de vous annoncer la soutenance de thèse de géographie de Delphine Acloque, membre du Rés-EAUx. Cette thèse a été réalisée sous la direction de François Molle et est intitulée Conquérir le désert. Recomposition des acteurs et des territoires agricoles en Egypte.
La soutenance aura lieu le jeudi 12 décembre 2019 à 9 h à l’Université Paris Nanterre, dans la salle René Rémond (B015) située au bâtiment B-Pierre Grappin.
Le jury sera composé de :
M. Xavier Arnauld de Sartre, Directeur de recherche au CNRS, UMR Passages, Pau (rapporteur)
Mme Karine Bennafla, Professeure des universités, UMR Environnement Ville Société, Lyon (rapporteure)
M. Jean-Paul Billaud, Directeur de recherche au CNRS, UMR Ladyss, Nanterre (président du jury)
M. Stéphane Ghiotti, Chargé de recherche au CNRS, Laboratoire Art-dev, Montpellier (examinateur)
Mme Martine Guibert, Professeure des universités, UMR LISST, Toulouse (examinatrice)
M. François Molle, Directeur de recherche à l’IRD, UMR G-EAU, Montpellier (directeur de thèse)
Résumé
La thèse étudie le processus d’extension des terres agricoles vers le désert égyptien au cours des soixante dernières années. Le déplacement de la frontière agricole vers des terres arides, aux conditions de plus en plus contraignantes, est analysé sous l’angle des acteurs, de leurs relations de pouvoir et de la façon dont ils contribuent à la recomposition de l’agriculture et des territoires égyptiens. Si les terres désertiques sont devenues le lieu de construction et d’expansion d’un nouveau secteur agricole dominé par une étroite élite entrepreneuriale, elles sont façonnées par un ensemble plus large d’intérêts. Elles constituent en effet un système de ressources (foncières et hydriques) et d’opportunités pour une diversité d’acteurs : politiques ; économiques et institutionnels ; publics et privés ; productifs et non productifs. Depuis les années 1950, ceux-ci se sont projetés sur les terres désertiques à la poursuite d’objectifs pluriels, qu’il s’agisse de légitimer leur position, d’accroitre leur pouvoir, d’accumuler du capital, mais aussi, dans le cas des plus fragiles économiquement et socialement, tout simplement de faire vivre et nourrir leur famille. Ce travail montre ainsi en quoi les espaces désertiques sont au cœur de processus de projection, d’appropriation et de négociation.
Cette recherche, fondée sur environ 80 entretiens et sur des enquêtes menées principalement dans les marges du Delta du Nil (2012-15), s’inscrit dans trois champs de recherche en géographie : les dynamiques de front pionnier et la construction territoriale d’espaces à la limite de l’écoumène ; le renouvellement contemporain des acteurs de l’agriculture et l’essor d’un nouvel agro-capitalisme ; les rapports de pouvoir pour l’allocation des ressources.
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